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Monsieur et Madame X ont deux enfants.

Pendant 25 ans ils ont tout payé pour eux y compris des études supérieures coûteuses. Puis, soudainement, durant les 30 années suivantes, au moment où les enfants vont chercher à acquérir un bien immobilier, s’installer, prendre des risques entrepreneuriaux, ils deviennent frileux, voire égoïstes. Mais à leur décès, quand les projets des enfants sont derrière eux, peut-être même quand l’ainé est déjà à la retraite, ils leur “donnent” soudain une importante somme d’argent ou des biens immobiliers dont il est trop tard pour pleinement profiter.

Ce comportement irrationnel c’est celui de la plupart des français aisés. Ils s’acharnent à (plutôt mal) gérer une épargne surabondante, plutôt qu’à en faire profiter ceux qu’ils aiment le plus et dont ils savent les usages qu’ils pourraient en faire.

La tradition, la peur de “gâter” ceux qui sont restés à leurs yeux “des enfants”, – un peu irresponsables donc – par un argent trop facile, la puissante aversion à se dessaisir de ce qu’on a. La méfiance vis à vis d’une “pièce rapportée”. Chacun a ses raisons. 

Et pourtant le don familial est de manière démontrable le meilleur investissement. 

Utilité

L’utilité de la famille est augmentée. Si vous avez 30 ou 40% de patrimoine qui est au final destiné à votre héritage, vous dessaisir de 10% ne vous prive de rien et ne vous expose à aucun risque. En revanche ces même 10% ne manqueront pas d’usages pour vos enfants qui sont en pleine construction de leur vie. En transférant 10% de la poche A à la poche B vous avez créé une utilité et un bien-être plus élevé pour tout le monde.

Bonheur

Le don génère à court terme chez le donateur une sensation de plaisir et des émotions positives (de la joie, de la satisfaction) tout en lui faisant davantage apprécier sa vie à moyen terme. Il alimente également un bien-être psychologique profond et durable en contribuant à une meilleure estime de soi (on se sent être quelqu’un de bien après avoir donné), à une sensation de connexion aux autres, une sensation d’impact sur le monde et enfin une sensation de sens (l’argent que l’on s’échine à gagner sert vraiment à quelque chose!). (N. B. Consulter à ce propos les travaux de Mickael Mangot pour l’institut du bonheur.)

Economies d’impôts

Utiliser les abattements, et des mécanismes plus sophistiqués (démembrement, passage par des sociétés) permet de payer beaucoup moins de droits de son vivant qu’au moment de l’héritage. Si vous êtes comme l’immense majorité des Français, qui trouvent les droits de succession injustes, cela ne peut pas vous laisser indifférent. Le patrimoine final de la famille s’en trouve augmenté.

Impact économique et social

L’épargne en France n’est pas assez investie dans l’économie. Distribuez là à des plus jeunes et elle s’investira dans leurs entreprises, dans la consommation, dans l’immobilier. Voyez ce don comme un investissement dans l’économie, pas seulement dans votre famille

Souplesse

On peut donner de beaucoup de façons différentes. Poser ses conditions, passer une génération (petits enfants) ou donner à des collatéraux. Donner seulement des revenus, ou au contraire les garder. Donner des biens, des contrats d’assurance ou de l’argent, donner en couple ou chacun de son côté. Gérer des ententes familiales complexes. Bref comme dans tous les sujets d’argent si on sait ce qu’on veut faire, la complexité et la technique deviennent des alliés plus des obstacles.

Le don est donc un investissement souple, sans risque, qui rend heureux, utile à la société et fiscalement avantageux !

Si vous ne voulez pas avoir comme M. et Mme X des regrets (éternels), il est sans doute temps d’y penser.

Auteur : Nicolas Schimel

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Post Author: Le Blog de la Téléconsultation Financière

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