
Chaque communication de l’entreprise autour de son dispositif d’épargne salariale ou retraite est une occasion unique de rappeler les avantages qu’elle offre et de raviver l’engagement des salariés sur le court et le long terme, objectif prioritaire de la plupart des DRH par les temps qui courent.
Mais c’est aussi une étape clé à ne pas louper dans la relation avec eux, sur un sujet sensible, qui peut s’avérer être autant une opportunité qu’une menace.
Quels sont les pièges les plus classiques et comment les éviter ?
Piège n°1 : ne pas assumer son dispositif
Conséquence ou pas de notre esprit français, on a toujours tendance à voir ce qui n’est pas parfait.
Une année c’est la performance des fonds. Une année c’est parce que l’intéressement est moins bon que l’an dernier. Ou parce qu’on pense que le PER c’est compliqué, ou que les avantages fiscaux ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Etc.
On finit par oublier que ce sont des super avantages, introuvables en-dehors de l’entreprise et bien plus importants pour la vie de vos salariés que nombre de petits détails de leur environnement de travail.
Qui plus est leur mise en place a souvent nécessité beaucoup de travail de votre part.
Soyez donc fiers de ce que vous faites pour eux !
Piège n°2 : noyer vos salariés d’informations
Dans le souci de bien faire, certaines entreprises envoient aux salariés des documents toujours plus nombreux pour leur expliquer les tenants et aboutissants de leur situation face au dispositif : détails sur le fonctionnement et les choix à faire, notices sur les fonds, simulations dans un cas x, y ou z, etc.
Vouloir traiter tous les cas dans une plaquette gigantesque (on en a vu qui faisaient 50 pages) donne l’impression que c’est une usine à gaz et contribue à créer de la défiance (pour certains, plus on reçoit d’informations, plus on a l’impression qu’on essaye de nous cacher quelque chose).
Attachez vous à être synthétiques (ne multipliez pas les documents et faites court) et pédagogues (n’utilisez pas de jargon et adaptez-vous au niveau du collaborateur le moins éduqué financièrement).
Piège n°3 : avoir peur des questions
On voit encore beaucoup de responsables RH craindre que leurs salariés leur posent des questions embarrassantes sur leur dispositif, soit parce qu’ils ne sauront pas répondre, soit parce qu’ils ne se sentent pas légitimes, soit parce qu’ils craignent qu’il y en ait trop.
Or les questions sont synonymes d’engagement. Elles sont donc bienvenues !
Mais sur ces sujets elles sont forcément personnelles, et on peut comprendre que les responsables RH ne sachent pas comment faire.
Mettez en place un dispositif pour traiter celles qui s’expriment, comme celles qui sont latentes et qui empêchent votre dispositif de briller autant qu’il devrait.
Piège n°4 : laisser votre fournisseur communiquer à votre place
Enfin on voit un certain nombre d’entreprises considérer que la communication est du ressort du fournisseur d’épargne entreprise, qui “maîtrise mieux le sujet.”
Mais il ne connait pas les salariés aussi bien que vous, il peut être suspecté d’être juge et partie, il a justement un biais technique voir un jargon malvenu et par ailleurs il est trop générique.
Même si votre fournisseur fait des choses bien (interfaces, contenus digitaux, webinars) votre entreprise ne doit pas laisser passer l’occasion de passer des messages qu’elle seule sait passer pour générer de l’engagement en interne.
Prenez le temps de faire le point avec vos équipes sur ce qui a marché ou n’a pas marché les années précédentes, et donnez vous comme objectif non pas d’envoyer des informations fonctionnelles mais de créer un événement interne récurrent synonyme de satisfaction et de fidélisation.
Comme toutes les communications sur l’épargne entreprise devraient l’être.
Auteur : Sébastien Foret