
Voici une nouvelle journée mondiale de l’épargne qui devrait concerner les français, puisque ceux-ci sont à la fois l’un des peuples qui épargnent le plus (avec 17,4% de taux d’épargne en 2022) mais aussi parmi les plus mauvais des économies avancées en éducation financière (seuls 25% des adultes comprennent correctement les concepts de base de l’épargne).
Cette dernière serait-elle la clé pour que les français orientent “mieux” leur épargne (notamment vers l’investissement dans la transition de l’économie) et en tirent plus de pouvoir d’achat futur ?
Pas si simple mais plutôt vrai. Voici pourquoi en quelques lignes :
- Les français épargnent beaucoup : 17,4% de leur revenu disponible brut (c’est à dire leurs revenus totaux y compris prestations sociales mais après paiement des impôts et prélèvements sociaux)
- Oui mais cette “épargne” est constituée aux 2/3 de remboursements de crédit et pour 1/3 seulement d’épargne financière. Comme chacun le sait intuitivement : acheter sa résidence principale c’est le premier acte d’épargne
- Les français épargnent plus en proportion de leur revenu disponible que la moyenne européenne ou celle des pays de l’OCDE (les pays les plus “riches”), mais nous ne sommes pas les “champions du monde” : il y a dans les deux cas environ 20% des pays qui épargnent encore plus que nous (par exemple la Suisse, les Pays Bas ou l’Irlande) ;
- Dire que les français sont “nuls en épargne” est un peu exagéré. Certes nous sommes cette fois-ci en dessous de la moyenne européenne (à la limite du dernier quart, devant l’Italie et l’Espagne quand même) mais l’Europe est une des zones les plus riches du monde et nous restons quand même bien au-delà de la moyenne mondiale ;
- L’éducation financière ce n’est pas…que de la finance. Les 5 questions qui sont à la base de ces scores touchent l’inflation, les taux d’intérêt et l’impact de leur évolution, la diversification des placements, et le rapport entre risque et rendement. Au moins 3 d’entre elles sont très utiles à qui s’interroge sur une stratégie d’emprunt et d’achat immobilier, comme l’époque actuelle le prouve ;
- Sans surprise mais sans appel ce sont toujours les mêmes catégories de la population qui bénéficient de la moins bonne “éducation financière” : les jeunes, les femmes, les moins aisés. Un énorme biais de reproduction sociale et de confiance en soi : car nous constatons au contraire que la capacité des uns et des autres à comprendre les notions de base de l’épargne quand elles sont expliquées par un coach sont identiques
Et pour finir. Oui, il y a une nette corrélation entre l’éducation financière et la capacité des épargnants à investir dans l’économie productive (et demain dans la transition sociale et environnementale) et à en tirer de meilleurs rendements.
Alors, on se forme ?
Auteur : Nicolas Schimel
Sources :
- Banque de France
- OCDE
- Union Européenne
- Données internes Filib’