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La qualité de vie au travail, le bien-être des salariés fait depuis longtemps partie des préoccupations des employeurs. Les entreprises ont compris que des salariés en meilleure santé et travaillant dans des conditions épanouissantes étaient plus engagés, plus efficaces, plus créatifs et plus fidèles.

C’est ainsi qu’ont fleuri des services visant à améliorer les conditions de vie professionnelles : espaces de gymnastique, cours de yoga, espaces de détente, babyfoot, snacking, conciergeries, …

Le mouvement se poursuit jusqu’à couvrir le bien-être financier.

Comment définir le bien-être financier ?

Ce n’est pas si simple. Une première manière de le définir est de décrire, à l’inverse, ce qui serait caractéristique d’un mal-être financier.

Plusieurs situations viennent immédiatement à l’esprit : la crainte de ne pas pouvoir boucler ses dépenses mensuelles, la peur de perdre son emploi. Mais aussi, le fait de ne pas pouvoir faire face à un imprévu, de ne pas être en capacité de rembourser ses dettes. Ou encore, la préoccupation liée à la baisse de revenus à la retraite. Le fait de s’inquiéter de sa fin de vie et des conditions de celle-ci, c’est-à-dire du financement d’un état hypothétique de dépendance.

Le mal être financier exprime donc une inquiétude, un stress.

Pour les moins aisés, le risque de devoir faire face à un imprévu est très anxiogène. Cet imprévu peut être lié à une maladie, à un aléa (réparation d’un véhicule indispensable à la conservation de son emploi) que ne peut couvrir une épargne de précaution trop modeste. Il peut s’agir également d’une situation de découvert permanent qui fait peser un inconfort voire une épée de Damoclès sur son avenir financier avec des conséquences possiblement dramatiques comme l’interdiction d’avoir un compte bancaire et la plongée dans la misère sociale.

Un désalignement entre moyens et objectifs ou entre objectifs et moyens

Le plus souvent, le stress est l’expression d’une discordance entre les moyens dont on dispose dans une situation donnée et les objectifs qu’on s’assigne ou que l’on nous assigne.

Ainsi, si ses moyens actuels ne permettent pas de maintenir son train de vie ou d’agir selon ses souhaits alors on peut être en situation de stress.

Dans ce cas, le sentiment de mal-être financier relève davantage d’une perception qui peut varier grandement d’une personne à une autre.

On peut aussi avoir un sentiment d’intranquillité par rapport à ses affaires d’argent tout simplement parce qu’on ne sait pas si sa situation est bonne ou mauvaise.

Par exemple, on peut détenir un placement en assurance vie dont les performances proches de 1% paraissent décevantes. Retrouver de la sérénité supposerait de répondre à plusieurs questions fondamentales : A quel objectif est destinée cette épargne ? A quel horizon ? Quel degré de risque/rendement suis-je prêt à prendre compte tenu de ma situation familiale ?

Le bien-être financier peut enfin être décorrélé du niveau de revenus. Vivre au-dessus de ses moyens peut ainsi, quelles que soient ses ressources, susciter une inquiétude voire un mal-être financier. Or réduire ses objectifs, son train de vie, suppose de faire le deuil d’une vie rêvée que l’on ne peut pas financer, de se satisfaire d’une situation différente.

Savoir résister à la pression sociale c’est-à-dire « faire comme les Dupont » est aussi l’une des clefs de l’équation à résoudre.

 4 critères caractérisent le bien-être financier :

– le fait de contrôler ses dépenses quotidiennes et son budget

– le fait d’être capable de faire face à un aléa de la vie

– la liberté de faire des choix financiers permettant de se faire plaisir et de mieux profiter de l’existence : sortir au restaurant, prendre des vacances, se montrer généreux pour une cause qui nous tient à cœur.

– le fait d’avoir une route balisée pour atteindre ses objectifs financiers de moyen et long terme.

Ce dernier point, souvent oublié, est fondamental. Il renvoie au sentiment de maitriser financièrement chaque étape de son cycle de vie. Plus autonome, on est plus confiant et plus serein.

Le rôle des employeurs, garants du bien-être financier

D’après une étude menée par la société Aon, les raisons pour lesquelles les employeurs ont créé un programme de bien-être financier sont, en premier lieu, la conviction profonde que c’est une bonne chose à faire en faveur de leurs salariés. C’est en quelque sorte une raison d’être de l’entreprise et fait partie de ses valeurs.

Viennent ensuite le souhait d’accroître l’engagement de leurs salariés, de promouvoir l’utilisation de leur dispositif d’épargne retraite, de réduire le temps passé par leurs salariés à s’occuper de leurs affaires d’argent au travail, de limiter les coûts médicaux de santé et d’absentéisme.

Quelques données chiffrées :

  • Pour 35% des Français, les problèmes de nature financière sont l’une des causes principales du stress (enquête OpinionWay 2017).
  • 65 % des actifs français sont stressés par leur situation financière (étude Mercer 2019)
  • 18 à 19% des salariés perdent le sommeil en s’inquiétant de problèmes concernant leurs affaires d’argent (Barclays 2014, CIPD 2017) et un sommeil de mauvaise qualité contribue à une moindre productivité
  • 25% des employés affirment que les problèmes d’argent ont déjà affecté la qualité de leur travail (CIPD 2017).
  • un plus haut niveau de stress financier peut conduire à un taux d’absentéisme plus élevé entrainant des conséquences négatives sur la productivité (Willis Towers Watson 2016),
  • 8% of des salariés anglais ont admis prendre des jours de congés en raison de problèmes financiers (Neyber 2016).

Des solutions innovantes de bien-être financier pour les salariés

Les DRH pensent que les deux leviers principaux pour accroître l’engagement de leurs salariés sont les incentives financiers et le sentiment que l’employeur se préoccupe d’eux, prennent soin d’eux, leur accordent une attention sincère.

Prendre soin de ses salariés c’est leur donner la possibilité de contrôler davantage leur situation financière, notamment en tirant le meilleur parti de leurs dispositifs collectifs. Moins stressés, ils deviennent ainsi plus satisfaits, fidèles et engagés. Des solutions existent…

Auteur : Paul Younès 

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Post Author: Le Blog de la Téléconsultation Financière

Filib' : la téléconsultation financière pour les salariés

One Reply to “S’intéresser au bien-être financier de ses salariés n’est pas un tabou”

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